Biographie
Née à Montréal, Mitouka Baudouin a développé une passion pour l’Italie à l’âge de 17 ans, lors d’un échange étudiant à Asti (Piémont). C’est cette passion qui l’a amenée à retourner vivre en Italie une grande partie de sa vingtaine. Résidant à Florence pendant cinq ans, elle y étudia la joaillerie et s’imprégna de la culture italienne; elle obtint son premier diplôme d’études professionnelles en orfèvrerie en 2003, au Centre d’Études Professionnelles de Florence. Mitouka Baudouin poursuivit ses études en joaillerie et obtint, en 2004, un Certificat en orfèvrerie et sertissage à l’École des Arts Orfèvres de Florence. Elle fit un stage de six mois dans un atelier de sertissage à Tavarnuzze (Florence). Puis, afin d’apprendre d’autres techniques de création dont la sculpture sur cire, elle étudia pendant six mois auprès d’un joaillier néo-zélandais à Florence.
A son retour au Canada en 2006, elle pratiqua son métier à temps plein dans son propre atelier situé à Montréal. Depuis 2009, elle participe au Salon des métiers d’arts du Québec à Montréal et à Québec. En 2013 elle prit la décision de quitter la ville pour s’installer dans la merveilleuse région du Bas St-Laurent. Évidemment elle s’en trouve grandement inspirée!
C’est bijoux sont disponibles aux Salons des métiers d’art de Montréal et de Québec, à la Place des métiers d’Art de Rimouski, sur son site internet : www.mitouka.com ainsi qu’à la boutique « Le fil Bleu » à Kamouraska.
Mitouka Baudouin est membre professionnelle du Conseil des métiers d’arts du Québec (CMAQ).
Démarche artistique
Après avoir étudié la joaillerie en Italie, je suis revenue au Québec pour y vivre de mon métier. Habitée par ces années de culture italienne, mon travail artistique s’en trouve largement inspiré. Même en demeurant ici, je m’intéresse encore, par le biais des revues, aux modes et tendances italiennes, lesquelles sont toujours d’avant-garde.
Mon processus créatif débute souvent par le croquis d’une pièce que j’ai en tête. Ensuite, j’observe mon bloc de cire et essaie d’y percevoir la forme 3D que j’aimerais obtenir. Je m’aide en y gravant une série de lignes: des lignes directrices mais celles aussi qui me sécurisent. Je lime, je gratte la cire; j’essaie de faire sortir la forme du bloc. J’examine le premier résultat et évalue ce que j’aime et ce que je n’aime pas. Si c’est possible, je continue; sinon, je recommence afin d’obtenir les dimensions, les volumes et le poids du bijou que je désire obtenir.
J’aime sculpter dans la cire car cette technique me donne l’impression d’être plus libre et spontanée dans ma manière de créer. Je peux jouer avec les rondeurs, les volumes, les profondeurs et ainsi obtenir les formes que je privilégie, notamment les courbes et les spirales. Une fois les cires transformées en argent, je procède au travail du métal en utilisant différentes techniques comme le ciselage minutieux.
La femme, ses rondeurs, sa complexité, son originalité, sa force et sa féminité sont au cœur de chacune de mes créations. Je m’inspire aussi des éléments de la nature, plus particulièrement de ce qui provient de la mer, tels que les coquillages. La mer, qui évoque la liberté, l’évasion, me donne envie de créer; c’est d’ailleurs lors d’un voyage en Amérique Latine que j’ai décidé de devenir joaillière.
Je recherche constamment, dans les formes, la pureté classique des lignes tout en y ajoutant une touche d’exubérance propre au style baroque. De ces deux contrastes, naît un bijou résolument moderne. J’aime l’abondance et l’exagération des formes ainsi que l’opposition entre le noir issu de l’oxydation et l’argent, malgré le fait que je privilégie la brillance et l’effet miroir d’une surface bien polie. J’ai aussi à cœur que le regardant sache que le produit est fait à la main, de façon artisanale, que mes créations donnent à voir la recherche, la pensée et le travail derrière chacune d’elles.
Dans ma production actuelle, je n’exploite pas beaucoup les pierres précieuses et semi-précieuses; toutefois, j’aimerais leur accorder une plus grande place dans mes prochaines créations, car elles habillent bien un bijou et apportent une touche colorée au métal. Lorsque pierres il y a dans mes créations, elles sont facettées et incrustées dans le métal sans chaton, ni griffes, en pavée, un peu à la manière florentine.
Je considère le bijou comme un complément à l’habit, au vêtement. Il est le reflet de la personnalité et du style de celui qui le porte. Il définit, il distingue des autres, suscite l’intérêt, engage la conversation, habille le corps…